Programme novembre 2025

OH HELLO // Chaud chaud chaud le programme de novembre à L’Affranchie, prenez vos agenda, c’est parti !

  • Les rencontres sont gratuites et sur réservations, ouverture de la billetterie le jeudi 16 octobre à midi sur Eventbrite.

Rencontre avec Pauline Chanu, à l’occasion de la parution de son livre, Sortir de la maison hantée, aux éditions La Découverte.

L’hystérie n’est-elle qu’une fiction du passé ? On l’associe généralement à un diagnostic obsolète, né de l’esprit d’hommes de la fin du XIXe siècle et resté figé dans les mémoires par les photographies de femmes en train de faire l’arc de cercle, pieds et mains au sol, les yeux révulsés. Supprimée des classifications psychiatriques, l’hystérie est supposée avoir aussi disparu du vocabulaire juridique. Le terme peut même nous faire sourire tant son caractère misogyne relève aujourd’hui de l’évidence.

Et pourtant, l’hystérie continue de nous hanter. Elle est toujours présente dans les cabinets des médecins, les couloirs des hôpitaux psychiatriques, au sein des cours de justice, des commissariats de police, dans nos familles et nos imaginaires. Si ce signifiant flottant se terre parfois sous d’autres noms, il s’agit toujours de faire des femmes des folles pour cacher les violences dont elles sont réellement victimes.Car l’hystérie ne tombe pas du ciel : pour qu’il y ait  » hystérisation « , il faut d’abord des  » hystériseurs « .

À partir de rencontres avec des femmes psychiatrisées, d’affaires contemporaines, d’entretiens avec des historien.nes, des avocat.es, des médecins, d’archives d’hôpitaux, de témoignages laissés par des autrices internées, Pauline Chanu exhume la voix des femmes enfouies sous les diagnostics et nous invite à laisser parler les fantômes. Celles-ci nous montrent la porte de sortie de la maison hantée.

Rencontre avec Rina Nissim, éditrice de Mamamélis, pour la présentation du dernier livre de Audre Lorde paru en français : I Am Your Sister.

« Audre Lorde, poète et essayiste, est aujourd’hui aussi célèbre que bell hooks, Tomi Morisson ou Alice Walker. Nous souhaitons que dans leur foulée d’autres femmes Noires engagées s’expriment et percent en francophonie. »

Les éditions Mamamelis fêtent 40 ans de publication d’ouvrages femmes et santé et d’autrices engagées peu connues en France. Elles vous proposent pour cet anniversaire des essais et des textes d’Audre Lorde, poétesse et essayiste Noire états-unienne qui ont… 40 ans! Ils demeurent d’une actualité brûlante.

Rencontre avec Farah Keram, à l’occasion de la parution de son livre magnifique sur les, Cuisines d’Afrique du Nord, aux éditions Flammarion.

Saisonnalité sacrée, résilience, rituels culinaires : les cuisines d’Afrique du Nord sont un patrimoine vivant, tissé d’histoires intimes et collectives. La journaliste Farah Keram nous entraîne au cœur des traditions culinaires transmises par les femmes de sa famille, entre l’Algérie, la Tunisie et les diasporas en France.
De cette immersion sont nées 48 recettes (harira, boulettes mtewem, karentika, tchekchouka, msemen…), mais aussi un récit sensible et sociologique, nourri d’un travail de terrain et d’entretiens avec des experts. La cuisine y devient un langage, une manière de dire la transmission, les silences, la double culture et le rôle central des femmes dans la préservation des savoirs. Car quel meilleur médium que la cuisine pour raconter, relier et perpétuer les mémoires ?

Petit déjeuner avec Héloïse Brézillon à l’occasion de la parution de son livre, PERIOD². aux éditions Cambourakis.

« à beaucoup chanter avec les mésanges nos voix ne sont bientôt plus des voix et la parole s’oublie, s’étouffe dans le vacarme des forêts

à beaucoup se taire dans les jardins, sur nos cernes poussent des boutures, nos cicatrices en fleurs »

Dans un monde bouleversé par les effondrements, une intelligence artificielle, PERIOD2., conçue pour répondre à l’urgence climatique, doit aider l’humanité à changer de période et retisser les liens abîmés avec les autres-qu’humains. La poésie 
science-fictionnelle d’Héloïse Brézillon nous happe et nous bouleverse.

Comme l’écrit Phœbe Hadjimarkos Clarke dans la préface : « Lire la poésie d’Héloïse Brézillon, c’est accepter d’être fertilisé·e par le texte, d’être ouvert·e par le texte, de voir s’ouvrir les portes et les fenêtres et franchir les seuils divers sous l’effet d’une intelligence secrète, de l’intelligence serpentine du texte. »

Rencontre avec Pauline L. Boulba, Aminata Labor et Rosanna Puyol Boralevi à l’occasion de la publication du livre de JILL JOHNSTON, Tartine-moi et autres textes, éditions Brook.

Si tu n’aimes pas le plat de viande, est-ce que tu as le droit de manger toute la salade ? – Jill Johnston, « Le plus majestueux des tigres » (1968).

Jill Johnston (1929 – 2010) est une autrice, critique de danse, performeuse et militante féministe lesbienne. Dans les années 60 et 70 à New York, elle écrit sur le travail des artistes du Judson Dance Theatre comme Yvonne Rainer, Trisha Brown, Steve Paxton ou Lucinda Childs. Ses articles paraissent dans une colonne du Village Voice intitulée « dance journal », puis simplement « jill johnston » à partir de 1971. Johnston est l’autrice des livres Marmalade Me (1971), Lesbian Nation: The Feminist Solution (1973), Gullibles Travels (1974).

Pauline L. Boulba est artiste, performeuse et chercheuse en danse. Son travail propose une perspective queer et féministe de l’histoire de la danse à travers des pratiques critiques. Diplômée d’une thèse en recherche-création au département Danse de Paris 8, elle s’apprête à publier CritiQueer la danse, réceptions performées & critiques affectées aux Presses Universitaires de Vincennes. Elle a créé plusieurs pièces, dont le cycle La langue brisée (2015-2017), Ôno-Sensation (2019) et JJ (2021) avec Aminata Labor.

Aminata Labor est artiste, performeurxse et chercheurxse. Son travail articule des réflexions politiques à partir de pratiques transdisciplinaires. En parallèle d’une pratique de dessin, iel vient de publier, aux éditions de l’Atelier Téméraire, un travail de recherche sur les perceptions et les affects en manifestations mené au sein du département Danse de l’Université Paris 8, Expériences manifestantes, récits de femmes du cortège de tête (2022).

Rosanna Puyol Boralevi est poétesse, éditrice, traductrice et collabore avec des artistes pour des expositions, programmes de vidéo ou performances. Co-fondatrice de Brook Press, elle publie des traductions d’ouvrages engagés et nourris par le féminisme et l’antiracisme, une littérature tant poétique que chercheuse qui prend la forme d’essais, de manifestes, de poèmes et~ou critique d’art. Elle organise aussi, souvent avec des ami*es, des groupes de lecture et de traduction.

Rencontre avec Nathalie Sejean, à l’occasion de la parution de son livre, La Méthode Carnet d’Idées, à La Fourmi éditions.

La Méthode Carnet d’Idées est un manuel pour apprendre à collecter dans votre carnet tout ce qui vous anime puis à pouvoir retrouver vos notes au fil des mois et des années. Autrement dit, c’est la méthode secrète parfaite pour gouverner le monde (ou au moins votre créativité) sans utiliser l’intelligence artificielle.

Initialement développé sous la forme d’un atelier en ligne en 2021, la Méthode Carnet d’Idées a permis à plus des centaines d’amateurices de carnet de développer une nouvelle relation à leur curiosité et leur créativité. Maintenant disponible en livre.

Rencontre croisée avec Hanane Karimi et Myriam Loussif, à l’occasion de la parution de leurs ouvrages aux éditions Hors d’atteinte.

Les femmes musulmanes ne sont-elles pas des femmes ?, de Hanane Karimi

Le versant sexiste de l’acharnement islamophobe enfin dévoilé. Mes larmes étaient celles d’un désenchantement : un désenchantement féministe. J’avais échoué à trouver les mots qui auraient fait douter ces femmes de leur offensive contre d’autres femmes, de leur trahison d’un féminisme universel, de leur aveuglement par des biais racistes et islamophobes. Puisque l’islamisme était l’ennemi, celles qui affichaient leur adhésion à l’islam devenaient à leurs yeux l’incarnation de ce danger, et se retrouvaient exclues des luttes pour les droits des femmes. Mais les femmes musulmanes ne sont-elles pas des femmes ?

Maîtresse de conférences en sociologie à l’université de Strasbourg, Hanane Karimi déploie ici une réflexion sur la « nouvelle laïcité », l’islamophobie et l’héritage colonial français pour montrer comment les femmes musulmanes, désignées comme des ennemies de l’intérieur, se voient refuser l’accès à une citoyenneté pleine et entière, à l’espace public et à l’arène politique – voire, tout simplement, à l’identité de femmes dignes d’avoir des droits.

Tiens bon, ne lâche rien, de Myriam Loussif

La poésie d’une femme de 18 ans, lucide, incisive et provocatrice, sur des thèmes comme la méritocratie, la laïcité ou la démocratie. En une quarantaine de poèmes aux titres tels que « Fâcheuse méritocratie », « L’Arabe qui cache la forêt » ou « Émeutes », Myriam Loussif, 18 ans, livre des observations acérées et très politiques sur ce qu’elle identifie comme des injustices, des absurdités ou des hypocrisies. Elle explore également d’autres thématiques auxquelles l’adolescence la confronte, comme la confiance en soi, l’amitié ou les relations entre parents et enfants. «La vie est une lutte quand on est une femme, adolescente, banlieusarde qui porte le voile », écrivait-elle dans la lettre d’accompagnement de son manuscrit, envoyé alors qu’elle n’avait que 17 ans. Aujourd’hui scolarisée en terminale, elle voit en l’écriture un outil de résistance et d’espoir; et livre des poèmes aussi lucides que tournés vers l’avenir.

Rencontre avec Vanina Mozziconacci à l’occasion de la parution de deux ouvrages aux éditions Hystériques et associéEs et aux éditons La Dispute.

Le politique est-il personnel ? Critiques féministes des pédagogies féministes.

La lutte contre le sexisme et le racisme est-elle une affaire d’éducation ? De nombreuses pratiques militantes sont aujourd’hui reprises dans divers espaces éducatifs : ateliers, formations, écoles, universités… Les pédagogies émancipatrices s’en inspirent pour « empouvoirer » les opprimé-es en cherchant à « faire entendre » leur voix. Mais que faire lorsque ces dernier-es préfèrent garder le silence ? Et si, plutôt qu’une marque d’auto-censure, d’aliénation ou d’impuissance, il s’agissait d’une forme de résistance ?

Cet ouvrage rassemble cinq textes d’enseignantes féministes et antiracistes qui interrogent l’injonction à exposer son expérience personnelle au nom d’une lutte politique.

Apprendre à philosopher en féministe

Suffit-il d’ajouter des femmes aux programmes scolaires pour que l’histoire de la philosophie cesse d’être sexiste ? Une éducation féministe peut-elle être autre chose qu’un endoctrinement ? Pour Vanina Mozziconacci, loin de s’apparenter à une « éducation à l’égalité des sexes » qui livrerait clef en main bonnes pratiques et bonne conscience, un apprentissage féministe de la philosophie vise au contraire à reproblématiser. Car philosopher en féministe, c’est refuser de se laisser enfermer dans une façon masculiniste de poser les problèmes. C’est découvrir le contrat sexuel, racial et âgiste sous le contrat social ; déceler le caractère genré de certaines postures argumentatives ; retisser par des récits le lien entre la métaphysique et le quotidien ; constater que des concepts clefs de l’histoire de la philosophie tiennent par connivence misogyne ; c’est, enfin, se demander à qui profite une pensée qui se présente comme désintéressée.

Avec un ton engagé, parfois irrévérencieux, l’autrice montre qu’un tel travail de recadrage est nécessaire pour que la discipline cesse d’ignorer les expériences minorisées et qu’elle produise des concepts qui leur rendent justice. Et montre que le féminisme est aussi une lutte contre les injustices épistémiques.

Rencontre avec Fatima Daas, à l’occasion de la publication de son roman, Jouer le jeu, aux éditions de L’Olivier.

« – Attends, Kayden. Tu aimes écrire ? Tu veux écrire ? On peut parler ?

Kayden s’en va, les mots plein la gorge. »

Kayden est bien entourée. À la maison il y a Aïsha, sa mère, qui trouve toujours du temps pour elle malgré la fatigue du travail et Shadi, sa grande sœur, complice de toujours. Au lycée, il y a ses amis, Nelly la grande sportive, Samy le rêveur et Djenna qui n’est jamais dupe de rien. Kayden observe les uns et les autres occuper les cases d’un système trop rigide. Elle écrit ce qu’elle voit, et ce qu’elle ne voit pas.

Un jour Madame Fontaine, la professeure de littérature redoutée, lit ce que Kayden écrit. Une faille s’ouvre, elle le sent, Kayden sera la prochaine à réussir le concours d’entrée à Sciences-Po.

Dans une langue brute et vibrante, Fatima Daas signe un roman puissant sur l’ambition, la quête d’identité et la nécessité de se réinventer. Kayden doit-elle jouer le jeu… ou le changer ?

Rencontre avec Camille Corcéjoli, à l’occasion de la publication de son roman, Transatlantique, aux éditions La Contre allée.

Alex embarque ses ami·es de toujours, Louise, Djo et Harli, dans un road trip à travers les États-Unis. Destination : la clinique de West Lake Hills, qu’il a choisie pour se défaire de ses seins.

Depuis les bars queers texans jusqu’aux montagnes russes de Brooklyn, Transatlantique nous propulse dans le quotidien de ce voyage et dans l’histoire de la transition d’Alex.

Une joyeuse et turbulente traversée du genre et de l’Atlantique où l’humour et l’inattendu viennent défier la réalité de la violence transphobe.

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